La disparition de Jim Sullivan

par Tanguy Viel

Résumé :
Présentée par son auteur comme un roman américain, cette fiction met en scène le personnage de Dwayne Koster, professeur d’université âgé de 50 ans divorcé de Susan, dont il déteste le nouvel amant. L’action se déroule à Detroit, Michigan, au volant d’une vieille Dodge, sur les rives des Grands Lacs.

Coup de cœur :
Le narrateur, sorte de double fictionnel de l’auteur et lui même écrivain (français), se donne pour mission d’écrire un « roman américain ». Ou plus succinctement : c’est l’histoire d’un auteur qui écrit son « roman américain » (c’est ainsi que je pourrais résumé au mieux ce roman O.V.N.I.)
Tanguy Viel joue avec les clichés de la littérature américaine et installe une distanciation, explose le quatrième mur et nous offre une expérience littéraire magistrale.
Une mise en abîme maîtrisée à la perfection !
D’abord on rit, on s’amuse, complices, dans une connivence intellectuelle avec l’auteur et puis on est happé par l’histoire qui se déploie enfin.
Un roman court et jubilatoire à découvrir.

Je me permets de reporter ici la très belle critique que Norbert Czarny en a fait dans la Quinzaine littéraire :
« La jubilation qui naît de ce roman, le sourire qui ne nous quitte jamais tient entre autres à ce qu’on se laisse mener par un narrateur qui joue avec le conditionnel, le futur ou le passé […]. Des ellipses feront deviner, ou bien des fins de chapitre qui ménagent le suspense, comme il convient dans toute fiction américaine, qu’elle soit écrite ou filmée. L’art de Tanguy Viel repose sur sa passion du cinéma. […] Cinématographique jusque dans le développement de la phrase. Elle tourne, elle ressasse, elle emprunte à l’oral, elle joue du retardement, laissant exploser le mot final, celui qu’on attendait avec l’impatience de l’enfant qui écoute un conteur, à la fois inquiet et joyeux. »