Coups de cœur du rayon Littérature

française et étrangère

Et que ne durent que les moments doux

par Virginie Grimaldi

Résumé :

L’une vient de donner naissance à une petite fille arrivée trop tôt. Elle est minuscule, pourtant elle prend déjà tellement de place. L’autre vient de voir ses grands enfants quitter le nid. Son fils laisse un vide immense, mais aussi son chien farfelu. L’une doit apprendre à être mère à temps plein, l’autre doit apprendre à être mère à la retraite. C’est l’histoire universelle de ces moments qui font basculer la vie, de ces vagues d’émotions qui balaient tout sur leur passage, et de ces rencontres indélébiles qui changent un destin.

Coup de cœur :

Gros gros coup de cœur ! Une ode aux mamans, aux parents, à la vie, à tous ces moments forts qui construisent nos vies et qui doux ou difficiles restent dans nos cœurs et nos souvenirs des moments doux ! Une maman qui donne naissance de façon prématurée à sa fille avec tout le parcours que cela implique… Une maman qui se retrouve seule une fois que ses enfants ont quitté le nid et qui doit réapprendre à vivre pour elle… Merveilleux ! A offrir à toutes les mamans, à tous les parents !!! Un hymne à l’Amour des parents pour leurs enfants et des enfants pour leurs parents ❤

« C’était la première fois que je la voyais perdre patience. Je lui ai demandé si tout allait bien, les larmes ont envahi ses yeux… »

Tant que le café est encore chaud

par Toshikazu Kawaguchi

Résumé :

Dans une petite ruelle de Tokyo se trouve Funiculi Funicula, un petit établissement au sujet duquel circulent mille légendes. On raconte notamment qu’en y dégustant un délicieux café, on peut retourner dans le passé. Mais ce voyage comporte des règles : il ne changera pas le présent et dure tant que le café est encore chaud. Quatre femmes vont vivre cette singulière expérience. Vendu à plus d’un million d’exemplaires au Japon, traduit dans plus de trente pays, le roman de Toshikazu Kawaguchi a touché les lecteurs du monde entier.

Coup de cœur :

Et si nous pouvions voyager dans le temps ? Oui mais dans ce petit café, les règles sont strictes et contraignantes alors cela vaut-il vraiment le coup de voyager dans le temps si on ne peut rien changer ? A travers ces personnages attachants, nous suivons leurs vies, leurs histoires, comme des petites nouvelles mais qui sont finalement toutes liées entre elles… des bouts de vies ❤ Nous voyageons dans le temps pour nous rendre compte que oui, même si l’on ne peut rien changer au présent, cela peut tout changer car cela bouleverse les cœurs ❤ Café à consommer sans modération tant qu’il est encore chaud 😉 ❤

« Après avoir cherché en vain les mots justes… elle s’était finalement contenté d’une réponse simple : « Allons-y ».

La Librairie de Téhéran

par Marjan Kamali

Résumé :

Téhéran, 1953. Pour leur fille, les parents de Roya veulent le meilleur : ils l’inscrivent dans le meilleur lycée de la capitale, espérant bien faire d’elle la future Marie Curie de ce monde. Après ses cours, la jeune fille fréquente la librairie de M.Fakhri, où elle trouve de quoi étancher sa soif de poésie persane et de littérature étrangère. C’est là qu’elle va faire connaissance de Bahman, jeune activiste politique, bien décidé à changer le monde. La librairie de M. Fakhri devient dès lors un lieu de rencontre et de résistance. Dans cette période politiquement mouvementée, au milieu des recueils de Hafez, Rûmî et Khayyam, naît une inoubliable histoire d’amour.

Coup de cœur :

Roya a pris rendez-vous à la maison de retraite pour le rencontrer, elle est venue ici pour découvrir la vérité… Que c’est-il passé à l’époque ?
A travers cette magnifique histoire d’amour impossible, l’auteur nous entraîne dans l’Iran des années 1950 et ses bouleversements politiques, dans la culture et la tradition iranienne et ce que cela implique pour les femmes mais aussi pour les hommes. Marjan Kamala nous plonge ainsi dans la vie quotidienne d’une famille iranienne dont le père rêve d’un avenir meilleur et de liberté pour ses deux filles et nous immerge dans l’époque et l’effervescence du moment. Les manifestations, les barricades, les partisans du Shah, ceux qui sont en faveur du Premier ministre, les pro-communistes, les religieux. Mais aussi les traditions et les coutumes où cuisiner est un vrai plaisir.

« Elle perçut son embarras. Elle-même était pétrifiée à l’idée de rester seule en présence de Bahman… Une telle chose était tout bonnement impossible. »

Le génie et les ténèbres

par Roberto Mercadini

Résumé :
Quand ils se rencontrent, à Florence, au tout début du XVIe siècle, Michel-Ange a vingt-six ans et Léonard quarante-neuf. Michel-Ange est capricieux, perfectionniste, aussi pieux qu’il est négligé dans ses manières, mais déterminé à se frayer un chemin à coups de burin. Léonard de Vinci est un hédoniste aux contours plus nuancés, aussi élégant qu’un dandy, mais qui ne respecte aucune échéance, s’intéresse autant aux sciences qu’aux arts, et devient même, parmi les multiples métiers qu’il exerce pour gagner sa vie, musicien de cour.
Avec son talent de conteur d’exception, Roberto Mercadini redonne vie aux hommes plus encore qu’aux artistes et ressuscite à merveille leur monde disparu : les troubles et les splendeurs de cités légendaires, quantité d’œuvres sublimes, une foule de personnages historiques hauts en couleur, peintres, sculpteurs, architectes, papes, condottieres, comtesses guerrières et moines rebelles. A la Renaissance, comme dans les vies de Léonard et de Michel-Ange, rien ne sépare la lumière des ombres : le génie solaire des gestes parfaits de l’artiste cohabite toujours avec les ténèbres de ses obsessions.

Coup de cœur :
Léonard de Vinci et Michel-Ange sont nés pour être rivaux. Rien ne les a opposés davantage que leurs tempéraments.  Avec brio et rigueur, « Le génie et les ténèbres » nous plonge au cœur de leur rivalité légendaire en ces temps obscurs, exaltants et tragiques de la Renaissance.  Une belle écriture au service du portrait passionné de ces deux génies.

Les demeurées

par Jeanne Benameur

Résumé

La mère, La Varienne, c’est l’idiote du village. La petite, c’est Luce. Quelque chose en elle s’est arrêté. Pourtant, à deux, elles forment un bloc d’amour. Invincible. L’école menace cette fusion. L’institutrice, Mademoiselle Solange, veut arracher l’enfant à l’ignorance, car le savoir est obligatoire. Mais peut-on franchir indemne le seuil de ce monde ?
L’art de l’épure, quintessence d’émotion, tel est le secret des Demeurées.
Jeanne Benameur, en dentellière, pose les mots avec une infinie pudeur et ceux-ci viennent se nouer dans la gorge.

Coup de Cœur

Autant de subtilité, d’intimité, de compréhension que la perception de chacun change tout et peut provoquer des tsunamis… tout ça en si peu de pages !

Comment une enseignante qui veut aider une enfant, la met en porte à faux vis à vis de sa mère, de sa vie, d’elle-même… Comment dans le silence de cette vie fusionnelle entre cette mère muette et cette petite fille, les relations extérieures vont apporter quelque chose de nouveau… Finalement qui est « demeurée » dans cette histoire ?

« On ne fait pas accéder les êtres aux savoirs malgré eux…Cela ne serait pas du bonheur et apprendre est une joie, avant tout une joie… Comme elle a été naïve de croire qu’elle pouvait apporter à un être quelque chose de plus ! La petite est comblée. De tout temps comblée… »

L’origine des larmes

par Jean-Paul Dubois

Résumé :
Paul a commis l’irréparable : il a tué son père. Seulement voilà : quand il s’est décidé à passer à l’acte, Thomas Lanski était déjà mort… de mort naturelle. Il ne faudra rien de moins qu’une obligation de soins pendant un an pour démêler les circonstances qui ont conduit Paul à ce parricide dont il n’est pas vraiment l’auteur.

Coup de Cœur :
Comédie noire, drame burlesque, Jean-Paul Dubois excelle toujours dans l’art de nous conter ces histoires douces-amères d’hommes blessés.

Taipei pianissimo

par Chiang-Sheng Kuo

« Le vent de ces années soufflait des rides sur l’eau, je fermai les yeux, rentré en moi-même, je laissai mes mains trouver dans le noir leur position sur le clavier. Je frappai la première note de la sonate. »
Un veuf qui pleure une musicienne. Un accordeur de piano qui cache une vie de secrets. Un piano Steinway désaccordé. Un voyage à la découverte de soi à travers le temps et les continents, d’une maison d’enfance dans une ruelle de Taipei à New York sous la neige.
Quelle trahison et quel chagrin d’amour ont poussé un jeune prodige de la musique à renoncer à la grandeur ? La beauté naît-elle sur scène, sous les mains du pianiste, ou se cache-t-elle dans l’âme du piano ?
Taipei pianissimo a décroché tous les plus grands prix littéraires de Taïwan en 2020.

Coup de cœur : voici un roman d’une poésie envoûtante. Il distille une nostalgie mystérieuse, teintée des sentiments liés à la musique. Bruissant de silences, de notes, d’accord parfait et d’amour tu, ce texte ne laisse pas indifférent.

La Maison où je suis mort autrefois

par Keigo Higashino

Sayaka Kurahashi va mal. Mariée à un homme d’affaires absent, mère d’une fillette qu’elle maltraite, elle a déjà tenté de mettre fin à ses jours. Et puis il y a cette étonnante amnésie : elle n’a aucun souvenir avant l’âge de cinq ans. Quand, à la mort de son père, elle reçoit une enveloppe contenant une énigmatique clef à tête de lion et un plan sommaire conduisant à une bâtisse isolée dans les montagnes, elle se dit que la maison recèle peut-être le secret de son mal-être et décide de s’y rendre, en compagnie de son ancien petit ami.
Ils découvrent une construction apparemment abandonnée, où toutes les horloges sont arrêtées à la même heure. Dans une chambre d’enfant, ils trouvent le journal intime d’un petit garçon et comprennent peu à peu que cette inquiétante demeure a été le théâtre d’événements tragiques…

Coup de cœur : comme toujours chez Keigo Higashino, beaucoup de délicatesse et un art du suspense au cordeau. Ici pas d’inspecteur ou de crime, la mémoire est l’enquêtrice et la maison est le corps. Elle livre ses secrets un à un. Pour notre plus grand bonheur.

Trois femmes dans la vie de Vincent van Gogh

par Mika Biermann

Sur Vincent Van Gogh, tout a été dit. Que rajouter encore ? Peut-être ces trois moments, trois rencontres de trois femmes en trois épisodes décisifs de la vie du peintre : l’enfance, l’âge mûr, le dernier jour – une balle dans le ventre.

Mika Biermann sublime son écriture pour offrir ici un tableau en peinture fraîche de ces instants volés, peut-être fondateurs, peut-être pas. Dans tous les cas un bijou, un bonheur de lecture, une médiation en actes sur l’art et ses tromperies magnifiques.

Coup de cœur : une écriture enchanteresse, trois portraits sublimes, un régal de lecture. Malgré tout c’est trop court ! Après le vibrant « Trois jours dans la vie de Paul Cézanne », qui fut un coup de cœur également, je vous invite à lire à nouveau Mika Biermann.

King Kasaï

par Christophe Boltanski

King Kasaï est le nom d’un éléphant empaillé qui fut longtemps le symbole du Musée royal de l’Afrique centrale, situé près de Bruxelles. C’est devant le « roi du Kasaï » et près d’un Léopold II à la gloire déboulonnée, dans cette ancienne vitrine du projet colonial belge aujourd’hui rebaptisée Africa Museum, que Christophe Boltanski passe la nuit. En partant sur les traces du chasseur qui participa à la vaste expédition zoologique du Musée et abattit l’éléphant en 1956, l’auteur s’aventure au cœur des plus violentes ténèbres, celles de notre mémoire.

Coup de cœur  : dans la géniale collection « Une nuit au musée », encore un opus particulièrement intéressant et bien écrit. Sur les traces de Joseph Conrad, l’auteur s’aventure au cœur des plus violentes ténèbres et au point de rencontre des mémoires et des époques.  Le soin porté au style et à l’écriture est à la hauteur du sujet.