Jean Jambecreuse, dont la vie est inspirée de celle du peintre Hans Holbein (1497-1543), a quitté Bâle pour Londres. Il s’emploie à cultiver le patronage des puissants, avec un objectif : travailler pour le roi d’Angleterre. Henri VIII est cultivé, polyglotte, fou de musique, grand constructeur de palais. Il a toutefois une obsession : engendrer un héritier mâle. Quitte à changer de femme si nécessaire : contre la volonté du pape, il divorce de la première, en fait décapiter deux, en répudie une autre, plus chanceuse…
Jambecreuse doit peindre leurs traits avant que leur tête ne tombe, et est envoyé sur le continent pour rapporter les effigies des possibles nouvelles fiancées… Tâche d’autant plus compliquée que les épouses potentielles du roi d’Angleterre sont l’objet d’intenses tractations diplomatiques : penchera-t-il vers Charles Quint, vers son ennemi le roi François Ier, ou du côté des princes allemands partisans de la réforme luthérienne ? Toujours traqué par le moine inquisiteur qui a juré sa perte, Jambecreuse poursuit ainsi sa carrière dans un monde en guerre, ouverte ou larvée, où les lansquenets minent et pillent Rome, où les armées turques de Soliman poursuivent leur conquête des marches de l’Europe.
Comme les deux premiers volets de la trilogie, cet ouvrage est savoureux et drôle. Rigoureusement documenté, il nous immerge dans l’Europe tumultueuse du XVIe siècle, où s’affrontent dans le sang les empires finissants et les nations naissantes.