« Pour Clarisse, le bonheur n’existait pas dans la durée et la continuité (cela, c’était le mien), mais dans le fragment, sous forme de pépite qui brillait d’un éclat singulier, même si cet éclat précédait la chute ». Deux femmes : Clarisse, ogre de vie, grande amoureuse et passionnée de l’Asie, porte en elle depuis l’origine une faille qui annonce le désastre ; Eve balance entre raison et déraison, tout en développant avec son mari une relation profonde et stable.
L’une habite Paris, l’autre New York. A leur insu, un lien mystérieux les unit. A travers l’entrelacement de leurs destinées, ce roman intense dresse la fresque d’une époque, des années quatre-vingt à nos jours, et interroge le rapport des femmes au corps et au désir, à l’amour, à la maternité, au vieillissement et au bonheur.
Coup de cœur : Maupassant avait imaginé « Une vie », Catherine Cusset nous raconte « Deux vies ». Destins modestes mais singuliers, deux magnifiques portraits de femmes, ancrés dans l’époque. Le style lumineux, la fluidité de l’écriture sont au service d’histoires plus complexes qu’il n’y paraît. Raconter, dire ou suggérer, tisser des liens entre nous et les personnages, tout est réussi.