La légende raconte comment un mage, autrefois, parvint à consoler un peu l’empereur du chagrin profond où l’avait laissé la mort de la femme qu’il aimait. Dans l’obscurité, il fit apparaître sous ses yeux la silhouette de la belle courtisane disparue. Ainsi naquit l’art du « Pi Ying Xi » , auquel, en Occident, nous donnons le nom d’ « ombres chinoises » et dont la tradition se perpétue jusqu’à aujourd’hui.
L’auteur déambule dans la Chine d’aujourd’hui, qu’il découvre, qu’il ne connaît pas, qu’il ne comprend pas. Pourtant tout lui parle de ce que, jadis, il a lui-même vécu et qui, singulièrement, se met ainsi à exister pour la seconde fois.
Entraînant le lecteur vers une Chine rêvée où le présent se mêle au passé, lâchant la proie pour l’ombre – comme le voulait un poète -, il donne une suite à ce long roman de désir et de deuil que compose son oeuvre.
La mélancolie du propos est servie par une écriture élégante. Un beau texte.