Merci à Sophie Divry de donner la parole aux cinq hommes qui n’ont plus de main car ils avaient manifesté pour leur dignité et pour améliorer la vie de leurs contemporains. Merci de raconter leur après.
Tous les articles par Karine
Ceux qui trop supportent
par Arno Bertina
En 2017, Arno Bertina a rencontré des salariés en lutte sur le site de l’usine GM&S (équipementier automobile). Fraternité, expertise, pertinence politique… Voilà ce qui se dégage des combats sociaux lorsqu’ils sont vécus de l’intérieur, et non via ces caméras de télévision indifférentes à la joie des ouvriers se découvrant une voix qui porte. Peut-être ces salariés de La Souterraine m’ont-ils séduit, aussi, car je les ai vus lucides mais courageux, et plein d’allant malgré l’épée de Damoclès qu’ils savaient pendue au-dessus de leur tête. Leur intelligence m’a aimanté.
« Ceux qui trop supportent » est un récit documentaire d’une humanité poignante.
Coup de coeur : des mots contre les maux. Portraits de travailleurs fiers, dont l’intelligence frappe à chaque page. Ce texte remarquable est plus qu’un hommage, il est d’utilité publique.
Huit crimes parfaits
par Peter Swanson
Libraire spécialisé en roman policier, Malcolm Kershaw reçoit la visite surprise du FBI. L’agent Gwen Mulvey enquête sur deux affaires étranges : une série de meurtres qui rappelle un roman d’Agatha Christie, et un accident qui fait écho à un livre de James Cain. Elle espère donc que l’avis d’un expert du genre lui permettra d’interpréter correctement les (rares) indices à sa disposition. Et ce n’est pas tout : Malcolm, quinze ans plus tôt, a publié sur son blog une liste intitulée « Huit crimes parfaits », où figuraient ces deux intrigues.
Serait-il possible qu’un tueur s’en inspire aujourd’hui ? Très vite, l’angoissante certitude s’impose : le tueur rôde déjà à proximité. Malcolm commence à le voir partout, et sent un véritable nœud coulant se resserrer autour de son cou.
Un petit boulot
par Iain Levison
Jusqu’où iriez-vous pour retrouver un travail ? Le héros n’avait pas l’intention d’aller aussi loin mais …
Polar à l’écriture jubilatoire, l’Amérique des laissés pour compte est un réservoir inépuisable d’intrigues et de personnages hauts en couleur. Iain Levison, dans tout l’éclat de son humour et de son style, met son talent de conteur au service d’une peinture sociale toujours des plus intéressante.
Le monde des Martin
par Jean-Pierre Martin
Des vies de saints, de soldats, de missionnaires, de colons, de héros, de salauds, d’escrocs, d’artistes, d’explorateurs… Pour la plupart, des oubliés ou des anonymes, ayant un seul point commun, leur nom de famille : Martin. Jean-Pierre Martin s’est plongé dans leurs diverses époques, a sondé leurs origines multiples, a reconstitué leurs paysages, les a suivis dans leurs pérégrinations, afin de composer une fiction documentée qui traverse l’Histoire et les continents, du IVe siècle (vie de Martinus, origine du patronyme) jusqu’à aujourd’hui (vie de Trayvon Martin, jeune homme de dix-sept ans assassiné, devenu icône de l’Amérique noire).
C’est une épopée mondiale et encyclopédique sur la condition humaine, traversée par une érudition joyeuse et joueuse. C’est aussi une fable méditative autour de la mémoire, de la transmission écrite ou orale, de ses leurres, de ses exactitudes et de ses approximations, de ses interrogations : que reste-t-il d’un homme ? Comment raconter une vie ? C’est enfin un défi littéraire : l’entreprise d’un grand récit patronymique, l’aventure d’un nom propre très commun.
Coup de coeur : un vrai plaisir de lecture, dans l’intention, dans les portraits. L’humour n’est pas absent, ce qui ne gâte rien !
A beau mentir qui vient de loin – Nouvelles et autres formes brèves
par François Garde
Les plus belles histoires sont souvent habitées par les plus beaux mensonges ; le vrai y voisine avec le faux ; une réalité y côtoie une autre ; un détail oublié y ruine une vie… Tel est l’esprit de ce recueil de nouvelles et textes brefs qui nous entraînent sur les traces d’une photographie et de ses légendes, d’une carte énigmatique des îles du Pacifique, d’une Constitution éphémère écrite par des naufragés, d’un VRP aux étranges habitudes…
Un recueil vibrant, malicieux, haut en couleur, servi par l’écriture alerte d’une œuvre toujours renouvelée.
Coup de coeur : vous aimez les « bonnes nouvelles » ? Moi aussi et je vous convie à découvrir ce recueil de François Garde, à en savourer les histoires et la qualité de l’écriture. Karine
Connemara
par Nicolas Mathieu
Hélène a bientôt 40 ans. Elle a fait de belles études, une carrière. Elle a réalisé le programme des magazines et le rêve de son adolescence : se tirer, changer de milieu, réussir. Et pourtant, le sentiment de gâchis est là, les années ont passé, tout a déçu. Christophe, lui, n’a jamais quitté ce bled où ils ont grandi avec Hélène. Il n’est plus si beau. Il a fait sa vie à petits pas, privilégiant les copains, la teuf, remettant au lendemain les grandes décisions, l’âge des choix.
On pourrait croire qu’il a tout raté. Et pourtant, il croit dur comme fer que tout est encore possible. Connemara c’est l’histoire d’un retour au pays, d’une tentative à deux, le récit d’une autre chance et d’un amour qui se cherche par delà les distances dans un pays qui chante Sardou et va voter contre soi.
Nom
par Constance Debré
« J’ai un programme politique. Je suis pour la suppression de l’héritage, de l’obligation alimentaire entre ascendants et descendants, je suis pour la suppression de l’autorité parentale, je suis pour l’abolition du mariage, je suis pour que les enfants soient éloignés de leurs parents au plus jeune âge, je suis pour l’abolition de la filiation, je suis pour l’abolition du nom de famille, je suis contre la tutelle, la minorité, je suis contre le patrimoine, je suis contre le domicile, la nationalité, je suis pour la suppression de l’état civil, je suis pour la suppression de la famille, je suis pour la suppression de l’enfance aussi si on peut ».
Histoire du fils
par Marie-Hélène Lafon
« Très vite, tous se demanderaient sans se l’avouer comment on avait pu jusqu’alors vivre sans André, son babillage, ses rires, sa vitalité tendre et sa douceur. Il avait été dans la maison comme une chanson vive, en dépit des ragots et de ce trou que creusait dans sa vie l’absence d’un père ». André grandit heureux dans la famille de sa tante, auprès de ses cousines. Mais au fond de lui reste tapie la douleur d’être le fils d’un père inconnu et d’une mère distante.
Alors qu’André est sur le point de se marier, sa mère lui livre un nom… Dans la France rurale du 20 ème siècle, l’Histoire du fils est aussi celle de trois générations qui se débattent avec le poids des silences familiaux.
Coup de cœur : on adore Marie-Hélène Lafon et nous ne sommes pas déçues par ce roman. Une langue riche et travaillée, des histoires fortes, et le Cantal, toujours.
Vallée furieuse
par Brian Panowich
Un bâton Kali. Arnie Blackwell a déjà vu cette arme fatale en bambou et ne connaît que trop bien son potentiel dévastateur quand elle est entre des mains expertes. Et l’homme gigantesque qui se tient face à lui n’a rien d’un amateur. Fenn, l’homme de main philippin, et son chef, Smoke, ont traqué Blackwell jusqu’à sa chambre de motel près de l’aéroport de Jacksonville, déterminés à accomplir deux missions : récupérer les millions qu’Arnie a gagné et retrouver son frère, l’enfant prodige, celui qui a le don.
Coup de cœur : Dans l’esprit de son roman primé « Bull Mountain » et de sa suite « Comme les lions », ce roman indépendant revient toutefois en Georgie profonde et offre un aperçu époustouflant et vibrant d’un monde où le crime paie mais la mort est souvent dans son sillage.