Au défi de faire le portrait de Matisse, Louis Aragon avait répondu : oui, si c’est un roman. Débutant en 1941 sur les hauteurs de Nice, la conversation entre l’artiste et l’écrivain donnera naissance, trente ans plus tard, au livre Henri Matisse, roman. L’exposition du Centre Pompidou reprend son principe de cheminer dans l’oeuvre, cherchant, comme le livre, à capter « une lueur sur ce qui se passe ».
Elle montre comment l’artiste, confronté aux mouvements majeurs de son époque, forge une écriture pour chaque objet : des « signes plastiques nouveaux » qui ouvrent sur ce qu’Aragon nommait « cet « espace » d’un roman qui commence ».