L’effacement du monde ouvrier ne signifie pas sa disparition, plutôt un glissement vers de nouvelles formes de travail, de culture et de manifestation. Même dans le lexique, les ouvriers tendent à devenir des salariés. Ce livre n’a rien de nostalgique, au contraire. Il s’agit de redonner un visage sinon la parole aux ouvriers et aux ouvrières, valoriser les usines, les ateliers, les gestes, les outils, les machines, les lumières, les luttes, la main-d’oeuvre immigrée, les à-côtés, aux temps forts comme le Front Populaire et aux temps faibles comme le déclin de la sidérurgie lorraine.
Il a l’ambition d’activer nos souvenirs, qu’ils résident dans des noms comme Billancourt ou Lip, dans des films comme Le jour se lève, ou encore dans des livres comme L’établi s’inscrit aussi fortement dans l’actualité. Les photographies que commente Bernard Chambaz une à une proviennent du fonds Gamma/Rapho qui conserve les images d’Edouard Boubat, Jean-Philippe Charbonnier… Toutes retracent les événements, les gestes, le savoir faire et les passions qui animent l’Histoire des ouvriers depuis un siècle.