C’est une nuit dans un musée vide que je m’apprêtais à passer devant l’Acropole. Les marbres du Parthénon, ont été arrachés à la pioche et envoyés en Angleterre par Lord Elgin au début du XIXe siècle. À Athènes, il ne reste que des miettes : un pied de déesse, la main de Zeus, la tête d’un cheval. Nous avons tous dérobé quelque chose à la Grèce : ses idées, sa politique, à partir desquelles nous avons forgé nos racines occidentales, mais aussi ses arts, sa beauté Antique.
Dans ce vol collectif, je ne suis qu’un imposteur parmi d’autres : je ne suis pas grecque, je ne parle pas le grec moderne, et pourtant j’ai bâti ma vie et mon écriture sur ce vol. Ce soir, ce privilège sans précédent dans l’histoire du musée m’a pourtant été accordé, à moi, qui n’ai ni Homère ni Platon dans mon sac, mais la biographie de Lord Elgin.
Coup de cœur : cette collection « Ma nuit au musée » est décidément riche en pépites. Brillante linguiste, Andrea Marcolongo explore le vide du musée en parcourant notre héritage Grec. Au-delà de la narration du vol éhonté des splendeurs du Parthénon, elle développe toute une réflexion et une introspection d’une fort belle plume.