Coups de cœur du rayon Rayons

L’ourse qui danse

par Simonetta Greggio

Résumé :
Autrefois, le monde des Inuits ne connaissait pas de confins. Danois, Groenlandais et Canadiens étaient liés par leurs dialectes, leurs croyances, leurs coutumes en harmonie avec la nature environnante. Mais lorsque les  » hommes blancs  » sont arrivés, les intérêts des grandes puissances ont prévalu, de nouvelles frontières ont été dessinées, et les familles ont été séparées. Parmi eux, un enfant grandit en  » Occident « , loin de ses parents déportés.
Lorsque, devenu adulte, il retourne sur ses terres natales pour retrouver ses soeurs, il éprouve le besoin de renouer avec les pratiques ancestrales. La chasse rituelle qu’il entreprend va revêtir une dimension initiatique dès lors qu’il se trouve confronté à une ourse. Le cours des choses s’inverse : c’est l’animal qui aura le pouvoir de le maintenir en vie – ou non. Dans ce conte engagé et sensible, Simonetta Greggio met en lumière des modes de vie dits primitifs souvent oubliés, voire dédaignés, et rappelle combien l’homme n’est que l’un des hôtes de cette Terre.

Coup de cœur :
Entre réalisme impitoyable et conte initiatique, Simonetta Greggio nous entraîner dans un voyage onirique indispensable et fabuleux. Un magnifique plaidoyer en faveur de la cohabitation des êtres humains et de la nature.

Une sortie honorable

par Eric Vuillard

Résumé :
De quoi débattaient nos politiciens pendant la guerre d’Indochine ? Voulons-nous vraiment savoir comment, durant la bataille de Diên Biên Phu, un secrétaire d’État américain proposa sérieusement à notre ministre des Affaires étrangères de nous donner deux bombes atomiques pour régler la question ? Pouvons-nous supporter d’entendre notre héros national, le général de Lattre, apôtre du napalm, parler laborieusement anglais sur un plateau de télévision ? Dans ce récit terrible, Eric Vuillard dépeint un formidable enchevêtrement d’intérêts et ressuscite toute une galerie de personnages : des planteurs, des généraux français, leurs épouses, des hommes politiques, des banquiers – une inquiétante comédie humaine. Si la littérature a vocation à l’universel, elle devait raconter comment ce tout petit pays, le Viêtnam, a su vaincre deux des premières puissances du monde.

Coup de cœur :
D’une écriture féroce et acérée, Eric Vuillard continue son devoir de mémoire et nous donne à voir la débâcle française en Indochine ; cruel portrait de la France coloniale.
Un style mordant et une perspective unique, un roman brillant et indispensable !

L’origine des larmes

par Jean-Paul Dubois

Résumé :
Paul a commis l’irréparable : il a tué son père. Seulement voilà : quand il s’est décidé à passer à l’acte, Thomas Lanski était déjà mort… de mort naturelle. Il ne faudra rien de moins qu’une obligation de soins pendant un an pour démêler les circonstances qui ont conduit Paul à ce parricide dont il n’est pas vraiment l’auteur.

Coup de Cœur :
Comédie noire, drame burlesque, Jean-Paul Dubois excelle toujours dans l’art de nous conter ces histoires douces-amères d’hommes blessés.

Meurtre à l’anglaise

par Cyril Hare

Résumé :
Nous sommes à la veille de Noël. La demeure ancestrale des Warbeck n’est plus occupée aujourd’hui que par Lord Warbeck, dont la santé déclinante l’oblige à garder la chambre la majeure partie du temps. C’est l’occasion pour le vieux Lord de réunir son fils Robert et quelques proches autour de la traditionnelle dinde. Le premier coup de minuit résonne quand Robert Warbeck s’écroule face contre terre.
Ivre mort ? Non, mort tout court. Cyril Hare revisite avec ce « Meurtre à l’anglaise » une spécialité bien britannique : le roman d’énigme assorti de tous les ingrédients propres au genre. Vieille demeure familiale, aristocratie, traditions et majordome stylé.

Coup de cœur :
Une intrigue diabolique au charme désuet et à l’humour British des plus savoureux. Si vous aimez les romans à énigme à la structure classiques, dans le genre d’Agatha Christie, vous allez adorer !

Tous les membres de ma famille ont déjà tué quelqu’un

par Benjamin Stevenson

Résumé :
« Je redoutais cette réunion de famille des Cunningham avant même le premier meurtre. A peine la tempête s’est-elle abattue sur notre hôtel perdu au milieu des montagnes que déjà la neige – et les cadavres – s’amoncelait. Il faut dire que nous, les Cunningham, on a du mal à se supporter les uns les autres. Je crois que nous n’avons qu’une seule chose en commun : chacun de nous a déjà tué quelqu’un ».

Coup de cœur :
Découvrez le thriller australien, hommage aux chefs-d’œuvre du roman à énigme, version contemporaine, nerveuse, grinçante et désopilante du whodunit ! Une enquête des plus originale, sensationnelle et divertissante !

Meurtres en cinq actes

par Hélène Clerc-Murgier

Résumé :
Paris, 1631. Des meurtres spectaculaires ébranlent la capitale. Et pour cause, ils sont perpétrés sur les scènes des théâtres, en pleine représentation. Sur chacun des lieux du crime, on retrouve deux cartes de tarot et des pamphlets dirigés contre Renaudot, le médecin protégé de Richelieu, qui est en train de rédiger le premier journal en France. S’agit-il d’une rivalité entre les troupes parisiennes ? Ou est-ce un moyen, pour l’assassin, d’atteindre Renaudot, et indirectement le redouté cardinal ? Et comment parvenir à multiplier ses méfaits, alors que le tout-Paris a les yeux rivés sur les scènes des théâtres ? Les enquêteurs du Grand Châtelet, Jacques Chevassut et Philippe de May, se saisissent de l’affaire. Plus l’enquête avance, plus le mystère s’épaissit…

Coup de cœur :
Un enquête astucieuse, inventive et pleine de rebondissement, des personnages très humains, charismatiques et touchants. Un roman policier historique original et rondement bien mené !

L’Eté de la Sorcière

par Kaho Nashiki

Résumé :
On passe lentement un col et au bout de la dans la forêt, c’est là. La maison de la grand-mère de Mai, une vieille dame d’origine anglaise menant une vie solide et calme au milieu des érables et des bambous. Mai qui ne veut plus retourner en classe, oppressée par l’angoisse, a été envoyée auprès d’elle pour se reposer. Cette grand-mère un peu sorcière va lui transmettre les secrets des plantes qui guérissent et les gestes bien ordonnés qui permettent de conjurer les émotions qui nous étreignent.
Cueillir des fraises des bois et en faire une confiture d’un rouge cramoisi, presque noir. Prendre soin des plantes du potager et aussi des fleurs sauvages simplement parce que leur existence resplendit. Écouter sa voix intérieure. Ce n’est pas le paradis, même si la lumière y est si limpide, car la mort habite la vie et, en nous, se débattent les ombres de la colère, du dégoût, de la tristesse. Mais auprès de sa grand-mère, Mai apprendra à faire confiance aux forces de la vie, et aussi aux petits miracles tout simples qui nous guident vers la lumière.

Coup de cœur :
Magnifique roman, doux et mélancolique, ode à la vie, à la nature et à l’art de vieillir. L’écriture pleine de grâce, nous amène sur dans les pas de Mai et sa grand-mère, un peu sorcière, sur les chemins de montagne. Une belle complicité entre générations de femmes, inspirée par les souvenirs d’enfance de l’autrice.

Le grand feu

par Léonor de Récondo

Résumé :
En 1699, Ilaria Tagianotte naît dans une famille de marchands d’étoffes à Venise. La ville a perdu de sa puissance, mais il lui reste ses palais, ses nombreux théâtres et son carnaval qui dure six mois. C’est une période faste pour l’art. Alors qu’elle est à peine âgée de quelques semaines, sa mère la confie à la Pietà, une institution qui recueille les enfants abandonnés et les voue à la musique. Dans cette communauté féminine, Ilaria apprend le violon avec le maestro Vivaldi et joue lors de concerts où les Vénitiens se pressent, captivés par le talent des interprètes dissimulées derrière les grilles d’une église. Mais Ilaria rêve d’ailleurs. Son amitié avec la jeune Prudenza l’ouvre au monde. Le grand feu, c’est celui de l’amour qui foudroie Ilaria à l’aube de ses quinze ans. Transportée, elle mêle désir charnel et musique au point de les confondre.

Coup de cœur :
Le feu qui consule l’âme d’Ilaria et l’eau qu irriguent les canaux de la Sérénissime se marient sous la plume virtuose, vibrante et sensuelle de l’autrice. Un roman d’émancipation exalté et flamboyant habité par une héroïne incandescente et magnifique.

Havana Split, tome 1 Bienvenue à Cuba

par Brrémaud

Résumé :
Cuba, 1958. Lily retrouve son père, patron d’une agence de détectives miteuse, à La Havane. Enfin, retrouve… Elle l’entrevoit, plutôt. Ce dernier, accro au jeu, s’est fait enlever avec sa secrétaire par Alfonso, mafieux et boss des paris sportifs. Le marché est simple : son père contre une starlette, actrice de cinéma manquée, mais surtout maîtresse du grand rival d’Alfonso. Simple, easy, fácil, surtout que Lily pourra compter sur l’aide de John, un ex-agent de la CIA, et José, homme à tout faire sur son temps libre, lâche à plein temps.
Et tout ça en pleine revolución !

Coup de cœur :
Une tragicomédie d’action, dans le style « Pulp » richement documentée, au graphisme coloré et à l’humour décalé. Un premier tome explosif, expressif et pertinent, dans la veine de « Il faut flinguer Ramirez ». Une très bonne surprise.

Mécano

par Mattia Filice

Résumé :
« Je suis le maître du hasard, du train manqué, de l’espace-temps et des rencontres qu’il sème, des croisements qui se font et se défont et des enfants qui naîtront, ou pas.  » Guidé par son désir de liberté, le narrateur s’inscrit, intrigué, à une formation pour devenir conducteur de train. En immersion dans un univers qui lui est étranger, il découvre un monde lyrique et technique, avec ses lois et ses codes, sa langue, ses épreuves, ses compagnons et ses traîtres.
Un monde où les émotions – de l’angoisse au sentiment amoureux, du tragique au burlesque – roulent tambour battant.

Coup de cœur :
Rédigé en vers libre, entrecoupés de prose, ce roman est une véritable épopée homérique, moderne et mécanique. Autofiction, poésie, roman choral, récit initiatique et pulsation mythologique, ce roman est tout aussi fabuleux qu’étonnant.