Conque

par Perrine Tripier

Résumé :
Quelque part dans un pays battu par le vent du large, Martabée, historienne de renom, est mandatée par l’Empereur sur un chantier archéologique qui vient de mettre au jour les vestiges des Morgondes, guerriers-marins millénaires, dont seuls les bardes avaient gardé la trace. Martabée est chargée de les étudier afin de redorer le roman national. Pour entremêler sa gloire à celle du pays, Martabée excave des héros et des mythes, avec émerveillement. Mais quelque chose murmure sous le sable froid. Un appel sourd, dissonant, qu’elle devra choisir de suivre ou d’ignorer. Lorsque la lucidité prendra le pas sur l’ivresse et sur la vanité, qui choisira de voir, et qui s’aveuglera encore ?

Coup de cœur :
Dans un texte puissant, tendu et profondément lyrique, qui prend la forme d’une fable politique et poétique vertigineuse, ce deuxième roman de Perrine Tripier pose la question : au prix de quels mensonges et dissimulations s’écrivent (et se perpétuent) les mythes fondateurs d’une nation ?

Nord Sentinelle

par Jérôme Ferrari

Résumé :
Pour une banale histoire de bouteille introduite illicitement dans son restaurant, le jeune Alexandre Romani poignarde Alban Genevey au milieu d’une foule de touristes massés sur un port corse. Alban, étudiant dont les parents possèdent une résidence secondaire sur l’île, connaît son agresseur depuis l’enfance. Dès lors, le narrateur, intimement lié aux Romani, remonte – comme on remonterait un fleuve et ses affluents – la ligne de vie des protagonistes et dessine les contours d’une dynastie de la bêtise et de la médiocrité.

Coup de cœur :
Choisissant un titre ironique à son livre, inspiré par l’île de North Sentinel dans le golfe du Bengale, dont la tribu autochtone a tué jusqu’à aujourd’hui tous ceux qui ont essayé de s’y rendre, y compris un missionnaire en 2018, et sous couvert d’enquête policière teinté de drame familial, Ferrari nous offre une satire réjouissante contre le tourisme de masse et le colonialiste.
Comme toujours, l’écriture travaillée et la narration sont sublimes.

Les grandes patries étranges

par Guillaume Sire

Autre roman de la rentrée littéraire : Les grandes patries étranges de Guillaume Sire !
Enfant hypersensible, seul son père peut calmer Joseph Portedor… Mais celui-ci part pour la 1ère guerre mondiale et n’en revient pas. Joseph se donnera alors pour mission de protéger sa mère et de venger son père. Cet événement amène également les Portedor à déménager près de la Dalbade où Joseph rencontre Anima, petite fille hérisson qui pense se cacher derrière la musique et éviter la deuxième guerre en jouant du Schumann… Une histoire d’amour éternel pour notre chevalier hypersensible qui se donnera pour nouvelle mission de la protéger et de l’aimer jusqu’à sa mort…
Mais Anima est juive et l’aigle tentera d’attraper le hérisson… Pas sûr que Joseph y puisse quelque chose malgré son super pouvoir à tout deviner par ses cinq hyper-sens… Dans cette histoire de la somme de plusieurs vies de personnages hauts en couleurs qui traversent les deux guerres mondiales, Guillaume Sire nous promène également à travers Toulouse et son histoire… entre autre…
Un roman de la rentrée littéraire à découvrir !

Le garçon et la baleine

par Linde Faas

Résumé:

Sam aime être seul. Mais un jour, alors qu’il part en mer, une tempête fait chavirer sa barque. Tout semble perdu, quand une magnifique baleine le sauve des flots et lui fait découvrir l’amitié.

Coup de cœur :

Coup de 💖 pour ce nouvel album autour de l’amitié et de l’amour !

En devenant ami avec une baleine, le petit garçon va se rendre compte que sans les gens qu’on aime autour de soi, la vie est bien vide… nous ramenant à cette citation « Un seul être nous manque et tout est dépeuplé. » 💖

Le rêve du jaguar

par Miguel Bonnefoy

Résumé :
Quand une mendiante muette de Maracaibo recueille un nouveau-né sur les marches d’une église, elle ne se doute pas du destin hors du commun qui attend l’orphelin. Élevé dans la misère, Antonio sera tour à tour vendeur de cigarettes, porteur sur les quais, domestique dans une maison close avant de devenir, grâce à son énergie bouillonnante, un des plus illustres chirurgiens de son pays.
Une compagne d’exception l’inspirera. Ana Maria se distinguera comme la première femme médecin de la région. Ils donneront naissance à une fille qu’ils baptiseront du nom de leur propre nation : Venezuela. Liée par son prénom autant que par ses origines à l’Amérique du Sud, elle n’a d’yeux que pour Paris. Mais on ne quitte jamais vraiment les siens. C’est dans le carnet de Cristobal, dernier maillon de la descendance, que les mille histoires de cette étonnante lignée pourront, enfin, s’ancrer.
Dans cette saga vibrante aux personnages inoubliables, Miguel Bonnefoy campe dans un style flamboyant le tableau, inspiré de ses ancêtres, d’une extraordinaire famille dont la destinée s’entrelace à celle du Venezuela.

Coup de cœur :
Miguel Bonnefoy confirme ici, si c’était encore nécessaire, son merveilleux talent de conteur. Dans une langue riche et sensuelle, il nous livre un texte flamboyant et follement romanesque. Un roman personnel et généreux où l’auteur nous révèle l’histoire de sa famille dans une saga familiale dont chaque membre restera dans les mémoires !
Dans toute portée de chats, il y a un jaguar. La mère prudente, l’isole, le chasse, pour l’empêcher de dévorer les autres. Il grandit différemment. Il s’émancipe. Ce sont les bâtisseurs de cette ville. On est tous fils d’un rêve de jaguar.

Frapper l’épopée

par Alice Zeniter

Résumé :
Quand Tass était enfant, les adultes lui ont raconté l’histoire de sa terre à plusieurs reprises et dans différentes versions. Malgré tous ces récits, elle n’a jamais bien su où commençait l’histoire des siens. Comme elle n’a jamais réussi à expliquer la Nouvelle-Calédonie à Thomas, son compagnon resté en métropole. Aujourd’hui, elle est revenue à Nouméa et a repris son poste de professeure. Dans l’une de ses classes, il y a des jumeaux kanak qu’elle s’agace de trouver intrigants, avec leurs curieux tatouages : sont-ils liés à un insaisissable mouvement indépendantiste ? Lorsqu’ils disparaissent, Tass part à leur recherche, de Nouméa à Bourail – sans se douter qu’en chemin c’est l’histoire de ses ancêtres qui lui sera, prodigieusement, révélée.

Coup de cœur :
Le destin de Tass croise celui de l’archipel calédonien et Alice Zeniter, avec une virtuosité romanesque remarquable, met en scène son passionnant visage contemporain, à l’ombre duquel s’invite, façon western, son passé pénitentiaire et colonial. Un roman des origines, remarquable, dans la veine de « L’art de perdre ».

La goélette du Trégor

par Myse Aulne

Résumé :

Dans la Bretagne nord du XIXe siècle, Catherine vit une jeunesse espiègle, à l’image de la personnalité singulière qui transparaît déjà dans ses yeux sombres. Lorsqu’un viol fait d’elle une fille-mère, sans ressources et rejetée par tous, mendicité et prostitution deviennent ses seuls moyens de survie… Jusqu’au jour où elle décide de reprendre en main sa vie de femme libre avant l’heure : la tête haute et le dos droit, Catherine portera désormais fièrement sa coiffe blanche, telle une goélette sur une mer agitée.

Coup de coeur :

Beau roman qui nous transporte jusqu’aux côtes bretonnes au XIXème siècle 💖 Au-delà de l’aspect humain et des conditions de vie des femmes mais aussi des hommes de cette époque, on y voit l’évolution dans les habitats, les techniques… Vraiment très intéressant et très poignant !
On comprend pourquoi le roman a reçu le prix Femme Actuelle 2024 qui en fait le retour suivant : « Inspiré d’une histoire vraie, le portrait d’une femme forte et libre, qui a construit sa vie loin des conventions de la Bretagne rurale du XIXème siècle. »

Ces jours qui disparaissent

par Timothé Le Boucher

Un petit format à 10€ proposé par les éditions Glénat.

Résumé :
Lubin Maréchal se réveille chaque matin sans se souvenir de la veille et découvre que pendant ce temps une autre personnalité prend possession de son corps. Il tente de communiquer avec son double par caméra interposée. Prix des libraires de bande dessinée 2017, BdGest’Art 2018 (catégorie récit court, Europe), prix Libr’à nous 2018 (BD).

Coup de cœur :
Un album poignant, d’une sensibilité rare, qui nous conte la lutte sans merci entre deux êtres que tout oppose et le déchirement d’un homme qui voit sa vie lui échapper, s’effacer.
Le suspense est haletant et la charge émotionnelle insoutenable.
Magnifique et troublant !

Sur la dalle

par Fred Vargas

Résumé :
Dans cette nouvelle enquête, Adamsberg et une partie de son équipe épaule le commissaire breton Franck Matthieu pour stopper un tueur en série qui suit les traces d’un mystérieux fantôme boiteux qui fait trembler le petit village de Louviec. Nous y croiserons entre autre, l’héritier de Chateaubriand, des piétineurs d’ombres, une belle pelletée de mots et des puces.

Coup de cœur :
Nous retrouvons une nouvelle fois et avec délice Fred Vargas, sa plume délicieuse et ses personnages adorés. L’équipe expatrié en pays breton, se plonge corps et âme dans une enquête pleine de mystères, qui emprunte aux brumes du conte et de la légende.

La souris sorcière

par Rudy Spiessert

Résumé :
Aujourd’hui, c’est la remise des diplômes à l’École Internationale des Sorcières. Parmi les lauréats Sophie est  la première souris à l’obtenir ! Accompagnée de son araignée Minouche, Sophie part ouvrir son cabinet de sorcière de proximité. Elle fait de la petite magie, ça tombe bien, ses petits clients lui confient de petits problèmes. Mais un jour, trois enfants l’appellent au secours pour un TRÈS GROS problème : des ogres sèment la terreur dans la forêt…

Coup de cœur :
Notre nouvelle sorcière en herbe est confrontée à un problème trop gros pour sa petite magie, mais elle est persévérante et son intelligence, elle sera de taille ! Un album drôle et tendre, par l’auteur/illustrateur des Chiens Pirates et de La Compagnie des Griffes, qui nous invite à utiliser notre tête plutôt que nos poings.  Un livre hybride, entre album et BD, à dévorer dès 4/5 ans ou à lire seul dès 7 ans.